Que ce soit pour le confort d’être soigné chez soi ou chez un proche, ou par contrainte face à un manque de place à l’hôpital, l’hospitalisation à domicile (HAD) peut être proposée comme alternative. Ce mode de prise en charge connaît une croissance continue. En 2023, plus de 168 000 patients ont été soignés en HAD. Cela représente une durée moyenne de 25 jours, avec une augmentation de plus de 8 % par an (source). Mais concrètement, comment fonctionne une hospitalisation à domicile et surtout, peut-on refuser ce type de prise en charge ? Faisons le point ensemble. 🚑
Avantages et inconvénients d’une HAD
L’hospitalisation au domicile du patient présente plusieurs avantages pour le patient comme pour son entourage. Elle permet notamment de raccourcir un séjour à l’hôpital, voire de l’éviter complètement, tout en maintenant des soins de qualité. 💉
Les soins se déroulent dans les mêmes conditions qu’en établissement avec une équipe soignante pluridisciplinaire coordonnée. Des professionnels de santé: infirmiers, médecins, aides soignants vont ainsi pouvoir intervenir 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. Donc sur le plan médical, l’HAD reste très proche d’une hospitalisation en milieu hospitalier. Gros avantage par contre: votre proche reste chez lui dans un environnement familier, sans l’ambiance anxiogène que vous pouvez trouver en hôpital. C’est aussi un confort de garder ses repères au quotidien comme choisir l’horaire de ses repas. Autre atout, le coût : une journée d’HAD revient moins cher qu’une journée d’hôpital classique. L’assurance maladie prend en charge 80 % des frais (et 100 % en cas d’ALD). Le reste à charge varie entre 30 et 50 € par jour et est bien souvent couvert par la mutuelle. 💰
Mais cette solution a aussi ses limites, notamment pour les proches. L’HAD se concentre uniquement sur les soins médicaux. Elle ne prend pas en charge l’aide à la toilette, la préparation des repas ou l’entretien du logement. C’est souvent aux aidants alors de se coordonner pour assurer cette charge. Vous pouvez alors au besoin faire appel à des services d’aide à domicile en complément. C’est d’ailleurs le principal motif de refus de l’HAD. Certaines familles trouvent aussi plus rassurant d’avoir leur proche hospitalisé, avec tout le matériel à portée de main en cas d’urgence. D’autant plus que pour des proches déjà impliqués, un séjour d’hospitalisation peut offrir un temps de répit. 🌱
Peut-on refuser une hospitalisation à domicile ?
Non, l’admission en hospitalisation à domicile n’est jamais obligatoire. Même si c’est le médecin traitant qui la propose, ce qui est souvent le cas, la décision finale revient toujours au patient lui-même. Dans la pratique, les refus restent rares : seuls 19 % des patients concernés décident de ne pas y recourir. Et si la situation évolue ou devient trop complexe à gérer à domicile, il est toujours possible de demander un retour à une hospitalisation classique.
🚨 Petit rappel important : les décisions liées à la santé sont personnelles. C’est donc la personne concernée qui doit donner son accord. Elle peut, si elle le souhaite, désigner une personne de confiance pour l’aider dans ses choix ou pour prendre le relais si elle n’est pas en mesure de s’exprimer. Dans les cas où une protection juridique est en place, le tuteur aura alors ce rôle de représenter la personne protégée si elle ne peut pas donner clairement son consentement. Nous avons détaillé ce cadre dans cet article.
Quelles sont les conditions pour bénéficier d’une HAD ?
L’hospitalisation à domicile peut concerner des jeunes mamans, des patients en soins palliatifs, ou encore ceux qui suivent des traitements lourds pour un cancer par exemple. Dans tous les cas, il faut une prescription médicale, délivrée par le médecin traitant ou un médecin hospitalier. Pour que l’HAD soit mise en place, il faut aussi réunir plusieurs conditions pratiques. 🧐
Il faut d’abord que les soins puissent techniquement se faire à domicile ou, dans certains cas, en EHPAD (c’était le cas pour 26 000 personnes en 2023). L’équipe de soin réalise une évaluation du logement pour vérifier la faisabilité. Il faudra peut-être déplacer des meubles pour accueillir du stocker ou installer du matériel. La première étape est souvent l’installation d’un lit médicalisé.
L’HAD suppose aussi que la personne ait un minimum d’autonomie, ou au moins quelqu’un de présent pour alerter en cas de problème et gérer le quotidien (repas, toilette, etc.). Si vous êtes aidant et travaillez, sachez qu’il existe des dispositifs pour vous aider à libérer du temps. On en parle ici : être aidant familial et travailler. 💻
Autre critère: le logement dans lequel vont se dérouler les soins doit être situé dans une zone couverte par un service d’HAD. Vous pouvez retrouver les établissements sur trouversonhad.fr. Enfin, l’accord du patient est indispensable. Rien ne peut être mis en place sans son consentement.
Pour aller plus loin
Bon à savoir : la Haute Autorité de Santé (HAS) évalue tous les services d’HAD selon un référentiel édité en 2021. Cela signifie que les mêmes critères de qualité s’appliquent, que votre proche soit soigné à domicile ou en hôpital. Les résultats de ces évaluations sont publics. Vous pouvez donc vous faire une idée de la qualité du service HAD envisagé en consultant la plateforme Qualiscope. 🔎
Vous pouvez être amené à gérer de nombreuses démarches pour votre proche : protection juridique, aides sociales, organisation du quotidien. Vous avez aussi certains droits en tant que proche aidant. C’est pour accompagner les familles dans ces moments de vie que nous avons créé Pupil. Notre application vous guide pas à pas, selon votre situation, pour que vous sachiez quoi faire, quand et comment. Testez gratuitement. 🫵