On confond souvent l’Allocation aux Adultes Handicapés (AAH) avec la pension d’invalidité (catégorie 1 à 3). D’autant plus que chacun de ces dispositifs peut être accompagné d’aides complémentaires comme la Prestation de Compensation du Handicap (PCH), la Prestation Complémentaire pour Recours à Tierce Personne (PCRTP) ou encore l’Allocation Supplémentaire d’Invalidité (ASI). 🤯
Comment s’y retrouver sans perdre la tête ? Dans cet article, nous allons prendre le temps de vous présenter les différences entre ces deux allocations. Nous allons aussi explorer les possibilités de les cumuler pour mieux répondre aux besoins de la situation de votre proche.
À quoi servent chacune de ces allocations et quelles sont leurs différences ?
La pension d’invalidité de catégorie 3 (et les autres)
La pension d’invalidité s’adresse aux personnes ayant vécu un accident ou une maladie d’origine non professionnelle. Il faut aussi avoir travaillé avant son interruption d’activité. Elle ne s’adresse donc pas aux personnes ayant un handicap de naissance sauf si elles ont pu travailler et qu’un accident ou une maladie est venu aggraver leur situation.🛠️
C’est le médecin-conseil de la caisse primaire d’assurance maladie (CPAM) qui réalise l’évaluation de l’invalidité. Il existe trois catégories d’invalidité: catégorie 1, catégorie 2 et catégorie 3. Cette évaluation pourra évoluer au cours de la vie en fonction de l’état de santé de la personne. Le rôle de la pension d’invalidité est de compenser la perte de revenu professionnel. Son montant se calcule à partir du salaire annuel brut des dix meilleures années d’activité.🤝
Le montant maximum (catégorie 3) que verse la sécurité sociale est fixé à 50 % de ce salaire. Il y a un plafond à 1 932 € par mois. Ce montant est imposable. Si, malgré cela, la pension d’invalidité reste inférieure à 900 € pour une personne seule (ce qui est possible si ses revenus étaient faibles), votre proche peut bénéficier de l’Allocation Supplémentaire d’Invalidité (ASI). L’ASI peut alors lui permettre d’atteindre un revenu minimum total de 900 € par mois.💰
En général, la pension invalidité catégorie 3 concerne les personnes qui ont besoin d’une aide quotidienne pour des actes comme se lever, se laver ou manger. Dans ce cas, une Prestation Complémentaire pour Recours à Tierce Personne (PCRTP) est automatiquement attribuée. Son montant dépend du nombre d’actes nécessitant une aide. Il varie entre 700 € et 2 000 € par mois. Cette aide ne dépend pas de conditions de ressources.
L’Allocation aux Adultes Handicapés (AAH)
Quant à l’AAH, elle garantit un revenu minimal pour les personnes ayant un handicap. Ce n’est pas une limite si elles n’ont jamais travaillé auparavant. Le montant de l’AAH dépend de la situation familiale et professionnelle mais aussi des ressources de votre proche. On peut l’obtenir à partir de 20 ans.🥳
L’évaluation du handicap pour l’AAH est différente de celle de la pension d’invalidité. Ici, le handicap se mesure en pourcentage. Il faut un taux d’incapacité d’au moins 80 % de handicap pour recevoir l’AAH de manière automatique. Elle peut aussi être attribuée moins systématiquement aux personnes dont le taux se situe entre 50 % et 79 %. Mais encore une fois, cette évaluation est indépendante de celle utilisée pour la pension d’invalidité.
💡Pour résumer: une personne éligible à la pension invalidité de catégorie 3 est aussi éligible à l’AAH. L’inverse n’est pas forcément le cas.
Les règles de cumul entre l’AAH et la pension d’invalidité catégorie 3
Dans le cas où votre proche aurait perçu des revenus modestes ou aurait travaillé à temps partiel avant son arrêt de travail, il est possible que sa pension d’invalidité catégorie 3 soit assez faible. Si le montant de cette pension est inférieur à 900 €, votre proche pourra percevoir en complément l’ASI pour atteindre ce seuil.
L’Allocation aux Adultes Handicapés (AAH) fonctionne un peu de la même manière. Son montant maximum s’élève à 1 000 € par mois. Si votre proche perçoit d’ores et déjà 600€ de revenus, le montant de l’AAH s’élèvera à 400 € afin de compléter la différence.🔎
🤔💭Prenons le cas concret d’une personne invalide de catégorie 3 qui a travaillé à mi-temps, au SMIC, pendant 5 ans, soit un salaire d’environ 10 000 € brut annuel. La pension d’invalidité dans ce cas serait de 415 € par mois (50 % de son salaire annuel moyen). Pour atteindre le seuil de 900 €, cette personne recevra donc 385 € d’ASI et 100 € d’AAH. En revanche, si elle touche une pension plus élevée, par exemple 1 200 €, elle ne sera éligible ni à l’ASI ni à l’AAH car ses ressources dépassent le plafond.
Il faut aussi détailler une autre règle de cumul. Lorsqu’un dossier est déposé pour une demande d’AAH via la MDPH (Maison Départementale des Personnes Handicapées), vous pouvez solliciter en même temps la Prestation de Compensation du Handicap (PCH). Cette prestation couvre plusieurs besoins, dont l’aide humaine. Elle finance l’assistance d’une tierce personne pour effectuer les actes essentiels de la vie quotidienne. La PCRTP (qui sera attribuée automatiquement avec une pension invalidité de troisième catégorie) et la PCH se rejoignent sur ce point. La PCH est en revanche un peu plus vaste. Elle inclut d’autres volets de financement : l’aide technique, l’aménagement du logement ou du transport, l’aide spécifique ou exceptionnelle et l’aide animalière. Votre proche peut donc demander la PCH en plus de la PCRTP. Dans ce cas, le montant de la PCH s’ajuste.🧐
On espère que cet article vous aura aidé à mieux comprendre les différences entre une pension invalidité de catégorie 3 et l’AAH. Profitez-en pour vous inscrire à notre newsletter afin de ne rien rater des dernières actualités en lien avec les démarches pour le handicap: nouvelles aides ou évolution des montants et critères d’éligibilité. Notre application peut aussi vous permettre de gagner un temps précieux en vous indiquant directement à quels dispositifs votre proche est éligible en fonction de sa situation. Venez la découvrir !